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Les Indignés espagnols ferment leurs comptes en banque pour dénoncer les saisies immobilières….

17 Mai

Non loin de la Puerta del Sol, célèbre place madrilène qui a vu naître le mouvement des Indignés il y a tout juste un an, une file d’attente s’allonge à l’entrée d’une banque. Des dizaines de personnes ont décidé de retirer leur argent pour protester contre Bankia, une banque coutumière des saisies immobilières que l’État a décidé de renflouer.

 

 

 

 

 

 

Lundi 14 mai, des clients de Bankia ont protesté devant le siège de leur banque contre l’entrée de l’État dans son capital. Le gouvernement l’a décidé la semaine dernière dans le but d’assainir les actifs toxiques du groupe, par ailleurs noté BBB par l’agence de notation Standart & Poor’s. Ecœurés, des clients ont découpé leur carte de crédit et leurs papiers de banque devant le bâtiment.
 
 
 
 
Quatrième banque cotée d’Espagne, Bankia est née en 2010 de la fusion de sept caisses d’épargne alors en difficultés. Sa nationalisation consistera à transformer 4,5 milliards de sa dette en actions, que l’État détiendra ensuite à 45 % pour en devenir le principal actionnaire. À terme, il pourrait injecter 10 milliards d’euros supplémentaires dans l’établissement.
 
Cette nationalisation fait partie d’une vaste réforme du secteur bancaire annoncée par le gouvernement vendredi 11 mai. Elle impose aux banques d’augmenter leurs provisions pour se protéger des pertes sur leurs prêts toxiques dans l’immobilier.
 
 
Une client ferme son compte. Photo publiée sur Lainformacion.com.
 

« À chaque fois qu’un client entrait pour demander une remise de dette, un deuxième arrivait pour menacer de fermer son compte »

Lola Fernandez fait partie du mouvement des Indignés. Elle est membre d’un groupe de travail sur le logement et a participé à l’organisation de la manifestation devant Bankia.
 
 » Quand nous sommes arrivés devant Bankia, la police nous attendait. Après deux heures de négociations, les policiers ont fini par accepter de laisser entrer les clients, deux par deux. Ils leur ont demandé leurs papiers d’identité et ont noté leur nom, ce qui n’a pas manqué d’en effrayer certains. En fait, beaucoup d’Indignés ont eu à payer des amendes pour avoir pris part à des manifestations non autorisées. « 
 
 
Un policier vérifie l’identité d’un manifestant. Photo publiée sur Lainformacion.com.
 
 
 » Nous nous sommes organisés de telle manière qu’à chaque fois qu’un client entrait pour demander une remise de dette sur sa créance immobilière, un deuxième arrivait pour menacer de fermer son compte. La banque a noté toutes les réclamations des clients et nous attendons maintenant de voir ce qu’il va se passer. Avec un peu de chance, elle acceptera de négocier individuellement avec chaque client endetté.

 
Selon nos estimations, près de 50 personnes ont fermé lundi leur compte bancaire chez Bankia [Dans l’attente d’une réponse de Bankia, FRANCE 24 n’est pas encore en mesure de vérifier et confirmer ce chiffre], pendant qu’une centaine de personnes manifestait dehors. Il y a eu beaucoup d’autres fermetures de compte cette semaine dans différentes agences de Bankia. Selon nous, tous les Espagnols peuvent protester contre Bankia puisque le gouvernement va sauver cette banque avec l’argent du contribuable. « 
 
 
Des policiers devant Bankia lundi 14 mai. Photo publiée sur Twitter par Osec.
 
 
 » Bankia n’est pas la seule à mettre des gens à la porte de chez eux, mais nous avons voulu la cibler car elle est a été la plus sévère. À Madrid, c’est elle qui est à l’origine du plus grand nombre de saisies immobilières. Et de toutes les banques, nous trouvions que c’était la moins ouverte aux négociations pour réduire les créances des propriétaires. [En 2010, il y a eu 100 000 expropriationspar les banques pour des créances impayées, soit quatre fois plus qu’en 2007. Avec l’explosion de la bulle immobilière, les banques sont devenues les premiers bailleurs du pays].

La loi espagnole prévoit que les banques saisissent la maison d’un propriétaire quand il n’arrive plus à payer son emprunt. Et si la vente de la maison ne couvre pas sa dette, il doit rembourser la différence. Avec la bulle immobilière, les banques n’arrivent pas à vendre ces biens à leur juste valeur donc les propriétaires sont contraints de verser beaucoup d’argent pour des maisons qu’ils ne possèdent plus. Nous voudrions que la loi change pour qu’un propriétaire saisi soit acquitté de sa dette. En même temps, nous faisons pression pour que les banques acceptent de négocier individuellement avec les propriétaires pour revoir leur dette à la baisse. Nous demandons aussi que les gens puissent rester habiter dans leur maison, moyennant un « loyer modéré » de 30 % de leur salaire, plutôt qu’elle reste vide, comme c’est le cas actuellement.
 
Les Espagnols sont très en colère contre la décision du gouvernement de renflouer Bankia après tout ce qu’elle a fait, alors accepter de négocier serait le minimum. Nous incitons tout le monde à replacer son argent dans des agences plus éthiques. « 
 
 
Photo publiée sur Twitter par Elena Herrera.
 
 
 
 
6 Commentaires

Publié par le 17 Mai 2012 dans BILLET D'HUMEUR

 

6 réponses à “Les Indignés espagnols ferment leurs comptes en banque pour dénoncer les saisies immobilières….

  1. bachir bou zouk

    17 Mai 2012 at 19 h 05 min

    Le principale problème c’est que c’est comme en temps de guerre, ce n’est pas celui qui à pris une balle qui doit faire quelque chose mais celui qui est encore en vie. Il faudrait que ce soit les gens qui ont des crédits et encore solvable qui menacent ou cessent de les rembourser. Affamée les banques seraient dans l’obligation de négocier. Mais là je suis dans un rêve surréaliste et une impossibilité dans cet univers…

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  2. realinfos

    17 Mai 2012 at 19 h 43 min

    CAC40: veille des ‘3 sorcières’ de très mauvais augure.

    (CercleFinance.com) – Le CAC40 (-1,2%) en termine pratiquement au plus bas du jour (3.012Pts), de la semaine et même des 6 derniers mois: Paris se retrouve à moins de 1% de son plancher de la mi-décembre 2011.Les ‘LTRO’ de la BCE n’auront permis que de gonfler une nouvelle bulle boursière (entre 2.975 et 3.600Pts) qui s’est totalement dégonflée.

    Il n’y a jamais eu de vrais acheteurs pour justifier l’envolée du 1er trimestre (juste de la spéculation au jour le jour) et il n’y avait pas davantage d’opérateurs guettant le moindre repli pour monter en marche dans le train de la hausse.

    Plus les cours baissent, moins il y a d’acheteurs mais plus il y a de spéculation ‘long short’ qui consiste à surpondérer un titre ‘A’ pour vendre à découvert un titre ‘B’: le résultat, ce sont des valorisations excessives dans les 2 sens.

    Aucun rebond technique n’a pu se mettre en place ce jeudi: les mauvaises surprises conjoncturelles s’enchaînent inexorablement puisque l’indice ‘Philly Fed’ plonge de -13Pts (de 8,5 vers -5,8) au lieu de progresser de 2,5Pts en mai. L’indice précurseur d’activité recule de -0,1% alors qu’il était également attendu en légère hausse.

    Wall Street accroît son repli (-1% pour le ‘S&P’ et -1,4% pour le Nasdaq) en cette veille de séance des ‘3 sorcières’ qui va confirmer à quel point le mois de mai justifie sa mauvaise réputation: certains indices alignent 10 replis sur une série de 11 séances.

    Autrement dit, à une exception près en tout début de mois, les places boursières n’auront connu que ‘le rouge’ depuis le 1er mai.Cela ne va pas mieux en Europe avec l’Euro-Stoxx50 qui perd 1,3%, dans le sillage de Francfort (-1,2%) et de Milan (-1,5%).’Les craintes d’un démantèlement de la zone euro ne cessent de monter, comme on a pu le constater hier avec la hausse des rendements obligataires espagnols et italiens’, souligne-t-on chez Capital Spreads.

    ‘Les investisseurs commencent à redouter un effet de contagion et on voit même le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, changer de discours en reconnaissant que la montée des taux rend plus difficile le financement de son pays, alors qu’il a toujours exclu l’idée d’un plan d’aide financière’, ajoute le broker basé à Londres.

    L’émission du Trésor espagnol s’est traduite en fin de matinée par une nouvelle progression des taux courts: le seul point rassurant, c’est que la demande a bien été au rendez-vous

    .L’Euro reste sous pression: il repasse sous les 1.2700$ et se rapproche d’un plancher situé vers 1,2660.La stabilité des inscriptions hebdomadaires au chômage n’impacte pas le Dollar, pas plus que les commentaires de la FED qui pointe du doigt l’impasse budgétaire aux Etats Unis et l’incapacité du pays à réduire ses déficits: la ‘force’ du billet vert semble paradoxale mais elle commence à indisposer clairement Wall Street.

    A Paris, les bancaires continuent de souffrir avec Crédit Agricole (-3,5%) au plus bas historique (au contact des 3E), BNP-Paribas lâche -3,95% et Sté Générale de -3,6%.Les valeurs fragiles sont de nouveau laminées à l’image d’EDF et Alcatel Lucent (-3,7%), Bull (-6,1) et ST-Micro (-5,4%) qui reste lanterne rouge du CAC40.

    Areva -lanterne rouge du SBF120- continue de s’effondrer (-8% à 9,33E) dans l’indifférence générale et le silence de la direction (quelle ‘information’ justifie une division par 2 du titre en 2 mois ?). Geci International inverse la vapeur et recule de -1,7% après avoir annoncé un chiffre d’affaires en forte croissance de 29,5% à 17,1 millions d’euros (+29,5% à 17,1 millions d’euros) pour son quatrième trimestre (janvier à mars).

    Le titre JCDecaux plonge de 3,5% pénalisé par une analyse de Nomura. Le bureau d’études a réitéré ce matin son opinion ‘neutre’ et son objectif de cours de 21 euros sur JCDecaux, tout en abaissant sa projection de croissance organique pour le groupe de communication extérieure en 2012 du fait du ralentissement de l’activité en zone euro.

    Le spécialiste du mobilier urbain va également devoir faire face à une ouverture à la concurrence à Londres.Nomura explique qu’il ne prévoit plus qu’une croissance organique de 3,6% pour le groupe français en 2012, contre 4,3% précédemment, loin des 5,6% qu’il anticipait encore au début de l’année 2011.

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    Nous sommes au bord du gouffre….?!

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