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Grève nationale des fonctionnaires britanniques

30 Juin

Des syndicats du secteur public britannique ont lancé un défi inédit au Premier ministre David Cameron, en appelant à une grève nationale jeudi sur les retraites, qui menace de provoquer la fermeture pour 24 heures de milliers d’écoles et des pertubations dans les aéroports.

Des retards sont prévisibles lors des contrôles d’immigration et de douanes dans les aéroports, gares et ports internationaux, a prévenu l’agence britannique aux frontières.

Environ 45% des écoles, collèges et lycées en Angleterre et au Pays de Galles resteront portes closes et 40% seront partiellement fermés, selon l’Association des professeurs et enseignants du supérieur (ATL).

« On n’a jamais appelé à une grève nationale avant », en 127 ans d’existence, a souligné une porte-parole de l’ATL.

Les quatre syndicats qui ont appelé au mouvement – trois d’enseignants et un de la fonction publique d’Etat – comptent mobiliser environ 600.000 personnes.

Cotiser plus, recevoir moins
A l’origine de cette grève, la réforme des retraites, toujours en discussion. Elle contraindrait les fonctionnaires « à cotiser plus, travailler plus longtemps et recevoir moins une fois à la retraite », selon les syndicats. Les retraites ne seraient plus calculées à partir des derniers salaires mais sur le salaire moyen au cours des carrières. Le taux de cotisation à la retraite augmenterait dans certains cas de 50% selon l’ATL, et l’âge de départ serait repoussé à 66 ans en 2020, contre 60 pour la plupart des enseignants.

Des manifestations, dont une à Londres, des piquets de grèves, mais aussi quelques pique-niques sont prévus dans de nombreuses villes du pays.

Si les fonctionnaires répondent massivement à l’appel, ce mouvement social sera le plus important depuis l’arrivée aux affaires en mai 2010 du Premier ministre David Cameron.

La réforme est « essentielle » à cause du vieillissement de la population, sinon « le système des retraites risque de s’effondrer », a-t-il affirmé mardi.

Elle s’inscrit dans la politique de rigueur drastique décrétée par son gouvernement pour éliminer la quasi totalité du déficit public à l’horizon 2015. Elle s’ajoute au gel des salaires et à la suppression de 330.000 postes dans la fonction publique d’ici à 2015.

Le mouvement intervient après plusieurs manifestations contre l’austérité, dont la plus importante –qui n’était pas couplée à une grève– avait réuni 250.000 personnes à Londres, en mars.

Le principal syndicat de la fonction publique, Unison, ne se joindra cependant pas au mouvement. Il a préféré attendre le résultat des négociations en juillet.

« Si le gouvernement n’avance pas, on se dirige vers une grève à l’automne », a toutefois mis en garde mardi une porte-parole du syndicat.

Ce mouvement « sera le plus important depuis la grève générale » de 1926, avait affirmé plus tôt le secrétaire général d’Unison, Dave Prentis.

Devant la grogne croissante, le gouvernement a prévenu qu’il pourrait encore durcir la législation sur les grèves, prolongeant l’action dans ce domaine de de l’ex-Premier ministre Margaret Thatcher (1979-1990). La « dame de fer » a considérablement réduit le droit de grève et contribué au déclin des syndicats, parallèlement à l’effondrement de pans entiers de l’industrie, bastion du syndicalisme.

Entre 1979 et le milieu des années 1990, le nombre de syndiqués a chuté de 13 millions à environ 7 millions avant de se stabiliser. Le nombre de jours de grève dans le pays est inférieur à la moyenne européenne.

La dernière grande grève dans le pays remonte à mars 2006, quand un million de travailleurs municipaux selon les syndicats avaient cessé le travail 24 heures, déjà pour défendre leurs retraites.
http://lexpansion.lexpress.fr/economie/greve-nationale-des-fonctionnaires-britanniques_258023.html#xtor=RSS-115

 
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Publié par le 30 juin 2011 dans BILLET D'HUMEUR

 

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