ABOU DHABI – Les monarchies arabes du Golfe se sont déclarées lundi soir favorables à la mise en place par l’ONU d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus de la Libye, dans une déclaration au terme d’une réunion à Abou Dhabi.
« Les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) demandent au Conseil de sécurité de l’ONU de prendre les mesures nécessaires pour protéger les civils en Libye, dont l’imposition d’une zone d’exclusion aérienne », a annoncé à la presse le secrétaire général de ce groupement régional, Abdel Rahman al-Attiya.
Outre les Emirats, le CCG regroupe l’Arabie saoudite, le Koweït, le Qatar, le sultanat d’Oman et Bahreïn.
Ils ont par ailleurs « dénoncé les crimes perpétrés à l’encontre des civils, le recours aux armes lourdes et le recrutement de mercenaires » de la part du régime libyen, a-t-il ajouté.
La prise de position des monarchies du Golfe est intervenue alors que Paris et Londres tentent d’obtenir un appui des pays de la région à leur projet de « zone d’exclusion aérienne » au-dessus de la Libye, pour empêcher les forces fidèles au colonel Mouammar Kadhafi de bombarder l’insurrection.
Les six pays ont appelé le régime libyen à « arrêter immédiatement l’emploi de la force contre les civils, oeuvrer à arrêter l’effusion de sang et réaliser les aspirations du peuple libyen ».
La France et la Grande-Bretagne travaillent sur un projet de résolution du Conseil de sécurité, imposant une zone d’exclusion aérienne au-dessus de la Libye, qu’ils veulent présenter « assez vite », dès cette semaine, selon des diplomates onusiens.
L’adoption d’une nouvelle résolution sur une zone d’exclusion aérienne par les Etats membres du Conseil semble cependant délicate à mener, selon une autre source diplomatique. Certains pays, en particulier la Chine et surtout la Russie, sont réticents.
Le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, a confirmé lundi que son pays travaillait sur un projet de résolution de l’ONU établissant une zone d’exclusion aérienne, mais en insistant sur la nécessité d’un appui local et régional au projet.
Son homologue français Alain Juppé a déclaré avoir reçu l’assurance, dimanche au Caire, que la Ligue arabe soutenait le projet.
Le Conseil de sécurité a déjà adopté une résolution sur la Libye le 26 février imposant des sanctions au colonel Mouammar Kadhafi, sa famille et son entourage. Il s’agit d’une interdiction de voyager et d’un gel des avoirs.
Le chef de la diplomatie émiratie, cheikh Abdallah ben Zayed, avait appelé à l’ouverture de la réunion le Conseil de sécurité à intervenir pour « protéger le peuple libyen ».
Cheikh Abdallah a accusé le régime libyen de « refuser les aides » humanitaires envoyées par les Emirats et d’autres pays du Golfe et de « priver le peuple libyen de ces aides ».
« Il faut arrêter ces crimes odieux et traduire en justice les responsables », a-t-il dit, sans précision.
La réunion des pays du CCG a également abordé la situation à Oman et Bahreïn, deux pays du groupement régional touchés par la vague de contestation dans le monde arabe.
Les six pays ont convenu de tenir une réunion jeudi à Ryad consacrée à la situation dans ces deux pays.
Le ministre yéménite des Affaires étrangères Abou Bakr al-Kourbi, dont le pays est le plus pauvre de la péninsule arabique, devait se joindre à la réunion.
Des manifestations populaires se déroulent depuis fin janvier au Yémen pour réclamer le départ du président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans.
(©AFP / 07 mars 2011 21h14)
Un énorme feu vert afin d’intervenir,on peut supposer que Kadhafi ne le verra pas de cet oeil et cela risque de finir dans un bain de sang…!