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Suicide d’un salarié de Renault: « Tu expliqueras ça à mes filles, Carlos »

24 Avr

 

Un salarié de Renault s’est suicidé dans la nuit de dimanche à lundi sur son lieu de travail à l’usine de Cléon, en Seine-Maritime. Il a laissé une lettre dans laquelle il explique subir « pression » et « chantage » de la part du groupe depuis qu’il s’est mobilisé contre les accords dits de compétitivité-emploi cet hiver.

 

 

Agé de 35 ans et père de deux enfants, ce technicien qui travaillait de nuit, a été retrouvé pendu lundi au petit matin sur le site, son lieu de travail, où il était employé depuis 2000. Pascal Le Manach, délégué syndical CGT a expliqué à l’AFP qu’ »il a laissé sur place deux lettres, l’une pour sa famille et l’autre à l’attention de la direction, dans laquelle il dénonce les pressions ».

Dans ce second courrier, l’ouvrier a écrit : « Merci Renault. Merci ces années de pression, chantage au nuit. Où le droit de grève n’existe pas. Ne pas protester sinon gare. La peur, l’incertitude de l’avenir sont de bonne guerre, paraît-il ? Tu expliqueras ça à mes filles, Carlos », allusion à Carlos Ghosn, le PDG du groupe.

Le salarié, « excellent ouvrier » et « non-syndiqué », « faisait l’objet de pressions de la direction depuis qu’il avait pris activement part aux grèves contre le projet d’accord compétitivité-emploi cet hiver », a précisé M. Le Manach. « La direction l’avait notamment menacé de le faire redescendre en équipe (de jour), avec une perte financière très importante à la clé », estimée à au moins 400 euros par mois. La CGT a demandé la tenue lundi d’un Comité d’hygiène et de sécurité exceptionnel « pour montrer la responsabilité de Renault dans ce décès ».

Le parquet de Rouen, qui a confirmé la découverte de deux lettres, a de son côté précisé à l’AFP avoir ouvert une enquête en « recherche des causes de la mort » à la suite de ce suicide survenu « sur le lieu de travail et pendant les heures de travail ».
Le site de Renault-Cléon, spécialisé dans la fabrication de moteurs et de boîtes de vitesse, emploie environ 4.000 salariés dans une ambiance qualifiée par la CGT de « plus en plus difficile », notamment depuis la mise en place de l’accord compétitivité-emploi par M. Ghosn.

http://www.humanite.fr/social-eco/suicide-d-un-salarie-de-renault-tu-expliqueras-ca-524966

 

 

 
1 commentaire

Publié par le 24 avril 2013 dans BILLET D'HUMEUR

 

Une réponse à “Suicide d’un salarié de Renault: « Tu expliqueras ça à mes filles, Carlos »

  1. Jeanie Alston

    29 avril 2013 at 11 h 32 min

    Le « temps de travail » est une quantité qui peut-être mesurée pour un individu, ou de manière agrégée pour une société. Dans le dernier cas, une durée légale de travail hebdomadaire de 40 heures implique que les individus salariés dans la société seront empêchés ou fortement découragés à travailler davantage que 40 heures par semaine. Par exemple, les heures supplémentaires devront être payées beaucoup plus de manière à décourager les employeurs d’autoriser à travailler des employés plus que la durée légale. Certains États laissent libres les individus de choisir eux-mêmes leur temps de travail. Cela peut conduire à des temps horaires très importants, qui peuvent signifier que l’employé est simplement enthousiaste pour son travail, il ne s’agit pas d’une cause collective. L’important reste que le temps de travail effectué soit volontaire, et non imposé. Ainsi, un temps de travail subi trop important représente une baisse des loisirs et peut également représenter un problème de santé publique .

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