
La banque du Vatican a subi un nouvel échec en termes d’image avec la fermeture de son compte chez JP Morgan à Milan faute de transparence suffisante, rapporte la presse italienne.
Le journal économique Il sole 24 ore a écrit ce week-end que JP Morgan Chase à Milan avait envoyé une lettre le 15 février au Vatican pour avertir le Saint-Siège de la fermeture du compte, qui devrait être définitivement clos le 30 mars.
A Milan, JP Morgan Chase a refusé de commenter l’information, tout comme le Vatican et l’Institut pour les oeuvres de religion (IOR), nom officiel de la banque du Vatican.
D’après le journal économique italien, les responsables de la banque ont décidé de clore le compte en raison du manque d’information entourant les transferts d’argent. Près d’1,5 milliard d’euros auraient transité sur le compte en 18 mois.
Il s’agirait, dit-il, d’un compte vidé tous les soirs (« sweeping facility » en anglais), ne servant qu’à faire transiter des fonds vers un autre compte de l’IOR en Allemagne.
Cette décision prise par JP Morgan Chase, dont ont également fait état le Corriere della Sera et La Stampa, ternit un peu plus les efforts entrepris par le Vatican pour se conformer aux normes internationales en terme de transparence financière.
En septembre 2010, des enquêteurs italiens avaient gelé 23 millions d’euros d’avoirs dans les banques italiennes dans le cadre d’une enquête pour blanchiment d’argent. Le Saint-Siège avait nié et évoqué un transfert de fonds entre ses comptes.
En juin 2011, l’argent a été débloqué mais les magistrats romains continuent leurs recherches.
« VATILEAKS »
L’image du Vatican a également été ternie récemment par ce que les médias appellent le « Vatileaks », la publication de documents confidentiels, dont des lettres écrites de la main de Benoît XVI.
Le journal Il Fatto Quotidiano, qui a publié la plupart des documents concernant la banque du Vatican, a rendu publiques plusieurs lettres confidentielles révélant apparemment des dissensions au sein de la hiérarchie vaticane sur le degré de transparence à accorder à certaines opérations.
L’IOR gère les fonds du Vatican et de ses institutions religieuses à travers le monde, comme les ordres monastiques et les organisations caritatives.
Elle fut impliquée en 1982 dans le scandale provoqué par la faillite frauduleuse du Banco Ambrosiano, la plus grande banque privée italienne de l’époque, dont le président, Roberto Calvi, a été retrouvé pendu sous un pont de Londres. Aucune enquête n’a établi si celui qui était surnommé le « banquier de Dieu » s’était suicidé ou s’il avait été assassiné.
Le Vatican a nié toute responsabilité dans la faillite du Banco Ambrosiano, dont il possédait une partie du capital. Mais, à titre de geste de « bonne volonté », il a versé 250 millions de dollars aux créanciers de la banque. (Philip Pullella et Lisa Jucca, Benjamin Massot pour le service français, édité par Gilles Trequesser)
Reuters
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