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Archives du 23 novembre 2011

Les Macédoniens plantent près de six millions d’arbres

SKOPJE – Les Macédoniens ont planté près de six millions d’arbres mercredi dans le cadre d’une action visant à développer la sensibilité écologique de la population, a-t-on annoncé auprès des organisateurs.

Malgré le mauvais temps, la pluie et le brouillard, des milliers de citoyens et de responsables macédoniens sont sortis planter des arbres dans le cadre d’une campagne intitulée Le jour de l’arbre – Plante ton avenir!.

L’action s’est déroulée sur 400 sites repartis sur tout le pays à proximité des villes ou villages, des lacs artificiels ou naturels, des parcs nationaux et le long des routes nationales ou régionales.

Le gouvernement macédonien a déclaré un jour férié mercredi pour permettre une meilleure participation à cette campagne.

Cette action, lancée en 2008, a été organisée pour la huitième fois. Près de 38 millions d’arbres ont été plantés lors des sept campagnes précédentes.

 
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Publié par le 23 novembre 2011 dans BILLET D'HUMEUR

 

BOURSES/Marchés européens dans le rouge: redoutent l’ampleur de la crise

Paris (awp/afp) – Les Bourses européennes ont terminé mercredi dans le rouge, la faible demande rencontrée par une émission obligataire allemande ayant été perçue comme un signal d’alarme sur l’ampleur que pourrait prendre la crise de la dette.

Berlin, jusqu’à présent épargné, n’a pu lever que 3,6 milliards d’euros, contre une offre de départ de 6 milliards.

L’agence de notation Fitch a prévenu que la France pourrait voir sa note menacée en cas d’aggravation de la crise en zone euro.

En outre, les nouvelles conjoncturelles n’ont pas été bonnes. La chute de l’activité manufacturière en Chine en novembre a ravivé les craintes sur la croissance mondiale, et l’indice PMI de l’activité privée en zone euro a connu un nouveau recul.

Les dépenses de consommation des ménages aux Etats-Unis ont par ailleurs enregistré leur plus faible progression depuis juin (+0,1%), et les commandes de biens durables ont reculé.

L’Eurostoxx 50 a cédé 1,87%

La Bourse de Paris a fini en recul pour la 5e séance consécutive (-1,68%).

A la clôture, l’indice CAC 40 perdait 48,25 points pour s’inscrire à 2822,43 points, son plus bas niveau depuis deux mois. L’activité était faible avec 2,73 milliards d’euros échangés.

Alcatel-Lucent qui a déjà perdu près de 20% sur les 5 derniers jours continuait de chuter et a perdu 5% à 1,14 euros.

Arkema s’est largement distingué à la hausse et a terminé sur un bond de 13,97% à 45,25 euros.

Dexia gagnait 12,55% à 0,26 euro.

La Bourse de Londres a de nouveau terminé en nette baisse.

L’indice Footsie-100 des principales valeurs a perdu 1,29% à 5139,78 points.

Les banques ont une de fois plus marqué le coup. Royal Bank of Scotland a ainsi lâché 5,86% à 17,34 pence, Lloyds Banking Group 2,46% à 21,84 pence et HSBC 2,41% à 463,50 pence.

Certaines valeurs minières ont quant à elle fait les frais des inquiétudes concernant un ralentissement de l’activité en Chine. Rio Tinto a ainsi perdu 2,27% à 2985,50 pence. A l’inverse, Glencore a gagné 2,43% à 380 pence.

Les pétrolières ont également fini dans le rouge, à l’instar de BP (-2,16% à 426,40 pence).

La Bourse de Francfort a terminé en recul, pour la huitième séance consécutive, l’indice Dax terminant en repli de 1,44% à 5457,77 points.

Le Dax, qui n’a pas terminé une séance en hausse depuis le 11 novembre (il cotait alors 6.057 points à la clôture), est retombé à son niveau de début octobre.

Le MDax des valeurs moyennes a lâché 1,25% à 8.105,78 points.

La publication jeudi de l’indice Ifo du climat des affaires devrait permettre aux investisseurs de savoir à quel point l’Allemagne est elle aussi touchée.

Les valeurs industrielles ont souffert de ces incertitudes, notamment les automobiles très liées à la demande chinoise. Volkswagen a perdu 3,26% à 112,65 euros, MAN a reculé de 3,23% à 55,44 euros, tout comme BMW (-3,03% à 49,3 euros) et Daimler (-2,33% à 29,15 euros).

BASF s’est replié (-0,60% à 47,08 euros), mais moins que le marché.

Siemens a perdu 1,66% à 68 euros.

Malgré la morosité, Commerzbank a connu un rebond technique, terminant en hausse de 1,74% à 1,17 euro.

La Bourse de Madrid a clôturé en chute de 2,09% à 7.739,3 points, sa troisième séance consécutive de baisse depuis la victoire de la droite aux élections dimanche.

La quasi-totalité des valeurs de l’indice Ibex-35 a fini dans le rouge, notamment les bancaires: Santander, numéro un en zone euro par la capitalisation, a cédé 2,02% à 5,13 euros, BBVA a reculé de 1,98% à 5,497 euros et Banco Popular a glissé de 2,51% à 2,795 euros.

la Bourse de Bruxelles a à nouveau terminé en baisse, l’indice Bel-20 perdant 1,18% à 1923,32 points.

A contre-courant, Dexia a rebondi de 12,55% à 27 centimes.

A l’inverse, KBC a enregistré une nouvelle baisse importante, perdant 8,65% à 8,36 euros.

L’assureur Ageas (ex-Fortis) a perdu 7,03% à 1 euro.

L’indice vedette de la Bourse de Milan, le FTSE Mib, a clôturé sur une forte baisse de 2,59% à 13’915 points.

Toutes les valeurs ont fini dans le rouge.

Les valeurs bancaires ont été les plus malmenées, Mediolanum lâchant 7,98% à 2,42 euros, Mediobanca 7,93% à 4,34 euros, Banca Popolare di Milano 6,59% à 0,268 euro et Banco Popolare 5,34% à 0,8425 euro.

L’indice SMI des 20 valeurs vedettes de la Bourse suisse a continué de reculer et a terminé sur une baisse de 1,13% à 5386,14 points.

Les assureurs et les bancaires ont pesé sur l’indice. Zurich Financial Services a ainsi enregistré la plus mauvaise performance en terminant sur un recul de 2,68% à 185,40 francs suisses, tandis que Swiss Re a perdu 2,38% à 47,57 francs suisses.

L’indice AEX des principales valeurs de la Bourse d’Amsterdam a clôturé en baisse de 1,48% à 272,79 euros. La baisse la plus forte a été enregistrée par le groupe sidérurgique ArcelorMittal qui cède 4,21% à 11,35 euros, suivi par la société de distribution de courrier PostNL qui perd 3,92% à 2,17 euros.

La Bourse de Lisbonne a clôturé une nouvelle fois en baisse. Le PSI-20, indice vedette de la place portugaise, a reculé de 0,65% à 5229,39 points avec dix titres dans le rouge. L’indice a été plombé notamment par les secteurs de la banque et de l’énergie.

La banque Banif a essuyé la plus forte perte (- 2,46%).

Le groupe pétrolier Galp et le principal producteur d’énergie du pays (Energias de Portugal) ont également terminé dans le rouge, avec -2,38 et -1,62% respectivement.

 
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Publié par le 23 novembre 2011 dans BILLET D'HUMEUR

 

Séisme de mag 5.9 près de la côte Est de Honshu

L’ampleur 5.9 suivant l’échelle utilisée
Date-Heure
  • Wednesday, 23 Novembre 2011 à 19:24:32 UTC
  • Thursday, 24 Novembre 2011 à 04:24:32 à l’épicentre
Lieu 37.374 ° N, 141.510 ° E
Profondeur 37.7 km (23,4 miles)
Région PRES DE LA COTE EST DE Honshu, au Japon
Distances
  •   64 km (40 miles) ENE (58 °) de Iwaki, Honshu, Japon
  • 100 km (62 miles) ESE (113 °) de Fukushima, Honshu, Japon
  • 112 km (70 miles) SSE (150 °) de Sendai, Honshu, Japon
  • 246 km (153 miles) NE (39 °) de TOKYO, Japon
Incertitude Lieu horizontale + / – 15.7 km (9,8 miles), profondeur + / – 8,7 km (5,4 miles)
Paramètres NST = 328, NPH = 339, Dmin = 308.4 km, RMSS = 1,01 sec, Gp = 83 °, de type M = moment l’ampleur télésismiques (Mw), Version = B
Source
  • Magnitude: USGS NEIC (WDCS-D) Lieu: USGS NEIC (WDCS-D)
ID de l’événement usc0006x3y

 

 

 
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Publié par le 23 novembre 2011 dans BILLET D'HUMEUR

 

Le Franc CFA dévalué le 1er janvier 2012 !?

Info à vérifier…..

Togo, Bénin, Niger, Burkina Faso… le quotidien ivoirien Notre voie dévoile l’objet de la tournée ouest-africaine de Ouattara

C’est une information exclusive. Les pays membres de la zone CFA n’ont pas fini de souffrir. Cette fois, c’est le noir qu’ils vont commencer à broyer. Si rien ne vient entre temps changer la donne, dès le 1er janvier 2012, c’est-à-dire dans 40 jours, le FCFA sera dévalué à nouveau. La parité fixe qui jusque-là était de 1 euro=655,59 FCFA, passera à 1 euro=1000FCFA. Selon un diplomate européen, c’est pour apporter cette information aux chefs d’Etat de l’Uemoa qu’Alassane Dramane Ouattara a fait le tour de la sous-région la semaine dernière. Il a été mandaté, selon le diplomate, par le président français Nicolas Sarkozy.

«En Afrique centrale, c’est à Denis Sassou Nguesso que la mission a été confiée d’informer ses homologues de la CEMAC mais aussi des Comores», ajoute notre source. Le diplomate assure que Sarkozy, compte tenu des problèmes que le Président sénégalais rencontre actuellement et surtout à cause de sa grande susceptibilité, a tenu à parler personnellement à Abdoulaye Wade lequel devrait informer son petit voisin Bissau-guinéen.

Comme on peut s’en douter, cette mesure de dévaluation du FCFA est venue de la grave crise que traverse en ce moment l’Europe de l’euro et que seule, l’Allemagne supporte à travers ses caisses. C’est donc la Chancelière allemande, Angela Merkel, qui, selon nos sources, a demandé à son homologue français, Nicolas Sarkozy, de mettre de l’ordre dans les ex-colonies françaises avant qu’il ne soit tard. Mais si l’on regarde bien le schéma, il ne s’agit pas, à travers cette mise en garde de Mme Merkel, de sauver les économies des pays de la zone FCFA. Il s’agit bien d’aider la France à éviter de sombrer, ce qui pourrait plomber la zone euro, l’Allemagne ne pouvant plus à elle seule financer les déficits de cette zone.

Mais qu’est-ce que la dévaluation du FCFA peut bien apporter à la France au plan financier et budgétaire ? Beaucoup, beaucoup trop même. Au travers de la guerre militaire qu’elle a menée ouvertement en Côte d’Ivoire pour renverser Laurent Gbagbo, la France a réussi à mettre sous l’éteignoir, tous les nationalistes et autres souverainistes dont le fondement de la politique est de redonner à l’Afrique, toute sa dignité. Laquelle devrait lui permettre de diversifier ses relations commerciales et politiques avec le reste du monde et non plus seulement avec l’ancienne puissance coloniale. Le cas de la Côte d’Ivoire est édifiant à cet égard. Aujourd’hui, tout semble dire que les accords de 1961, lendemain des indépendances, ont été réveillés. Les sociétés françaises ont récupéré tous les marchés. Bouygues est présent partout et il ne serait pas surprenant que, pour acheter désormais sur le marché mondial, l’Etat de Côte d’Ivoire passe forcément par l’Etat français. En d’autres termes, c’est en France que nous allons désormais acheter tout. Et comme tout cela se fait en devise (euro), nous allons dépenser beaucoup de CFA pour obtenir peu de produits. Ce qui arrangerait vraiment la France si l’on tient compte de l’ensemble des pays de la zone CFA qui vont acheter sur le marché français ou qui vont être obligés de faire transiter leurs marchandises par les ports et aéroports français. Si l’on ajoute à cela l’exploitation honteuse de nos ressources à laquelle se livre en toute impunité la France, on peut dire que le pari est gagné pour Paris de trouver les milliards d’euro qu’elle cherche partout pour combler son déficit. De l’avis d’un expert, les pays africains vont contribuer, avec cette mesure, pour 40% de leurs avoirs, au colmatage du déficit français.

Comme en janvier 1994, lors de la première dévaluation, les pays africains qui font la manche recevront encore beaucoup d’argent des pays européens. Puisqu’il leur suffit de dégager 1 million d’euro pour que cela se transforme en 1milliard de FCFA. Parions ! Les hagiographes des différents palais présidentiels chanteront à l’unisson la fameuse chanson qui ne leur réussit pourtant pas : «Pluie de milliards !!!». Oubliant que cet argent est à rembourser non seulement avec des intérêts mais en devise. Conséquence, la dette des pays africains toujours sous la coupole de Paris va accroître de façon vertigineuse. Sacrifiant ainsi les futures générations africaines qui, une fois aux affaires, passeront le clair de leur temps à rembourser des dettes.

Depuis que Ouattara est parvenu au pouvoir, les prix des produits alimentaires de première nécessité ne font qu’augmenter à la vitesse grand V. A partir du 1er janvier prochain, ça va être plus grave. La dévaluation ne peut nous servir que si nous exportons beaucoup. Tout le monde le sait. Tous les pays de l’espace francophone importent presque tout : produits manufacturés, riz, bois, poisson etc. A partir du mois de janvier 2012, c’est maintenant 1000 fcfa pour un euro. Au moment de servir le marché intérieur, les commerçants revendeurs devront tenir compte de cette nouvelle parité fixe. Les prix vont donc gonfler et ça va chauffer dans les marmites ! Le prix du carburant va suivre la flèche dans le sens verticale. Et on n’y pourra rien. Malheur aux pauvres populations africaines !

Abdoulaye Villard Sanogo

http://aymard.wordpress.com/

 
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Publié par le 23 novembre 2011 dans BILLET D'HUMEUR

 

DANIELLE MITTERRAND : « La démocratie n’existe ni aux USA, ni en France ».

Danielle Mitterrand : Mai 1981 fut un mois de grande activité, car c’était la préparation de l’arrivée au pouvoir de François. J’essayais d’apporter ce  qu’il y a de meilleur en moi, pour que ces rêves d’avoir une société  socialiste, quoique à l’européenne, deviennent réalité. Mais bien vite j’ai commencé à voir que cette France juste et équitable ne pouvait pas s’établir. Alors je lui demandais à François :Pourquoi maintenant que tu en as le pouvoir ne fais-tu pas ce que tu avais offert ? Il me répondait qu’il n’avait pas le pouvoir d’affronter la Banque mondiale, le capitalisme, le néolibéralisme. Qu’il avait gagné un gouvernement mais non pas le pouvoir.

J’appris ainsi que d’être le gouvernement, être président, ne sert pas à grand-chose dans ces sociétés sujettes,soumises au capitalisme. J’ai vécu l’expérience directement durant 14 ans. Même s’il essayait d’éviter le côté le plus négatif du capitalisme, les rêves ont commencé à se briser très rapidement.

Extrait d’un entretien avec Danielle Mitterrand, Présidente de « France libertés »

 

Hernando CALVO OSPINA

 

Hernando Calvo Ospina est un journaliste colombien réfugié en France et  collaborateur, entre autres, du Monde Diplomatique.     Sa présence dans un avion régulier d’Air-France en avril 2009 effraya à ce point les USA qu’ils lui interdirent le survol de leur territoire et       exigèrent son déroutage. Voir : http://www.legrandsoir.info/article8459.html

Hernando Calvo Ospina a bien voulu nous confier le texte d’un entretien  qu’il a eu avec Danielle Mitterrand. Qu’il en soit remercié.

LGS

(Les photos sont celles de l’article original).

 

Ce qui  suit est un extrait de l’entrevue à Mme. Danielle Mitterrand, veuve de l’ex-président français François Mitterrand, et présidente de l’association « France-Libertés ». A sa lecture il est facile de comprendre pourquoi, et ce depuis plusieurs années, les médias politiques et d’informations dans leur grande majorité ont essayé de l’ignorer.vendredi 28 octobre 2005 – Entretien réalisé par Hernando Calvo Ospina.

Hernando Calvo Ospina : Mme. Mitterrand, qu’a signifié pour vous l’arrivée au gouvernement de votre époux François ? Est-ce que les idéaux sociaux et politiques qu’il portait dès sa jeunesse ont été reconnus en ces moments-là ?

Danielle Mitterrand : Mai 1981 fut un mois de grande activité, car c’était la préparation de l’arrivée au pouvoir de François. J’essayais d’apporter tout ce qu’il y a de meilleuren moi, pour que ces rêves d’avoir une société socialiste, quoique à l’européenne, deviennent réalité. Mais bien vite j’ai commencé à voir que cette France juste et équitable ne pouvait pas s’établir. Alors je lui demandais à François : Pourquoi maintenant que tu en as le pouvoir ne fais-tu pas ce que tu avais offert ? Il me répondait qu’il n’avait pas le pouvoir d’affronter la Banque mondiale, le capitalisme, le néolibéralisme. Qu’il avait gagné un gouvernement mais non pas le pouvoir.

J’appris ainsi que d’être le gouvernement, être président, ne sert pas à grand-chose dans ces sociétés sujettes, soumises au capitalisme. J’ai       vécu l’expérience directement durant 14 ans. Même s’il essayait d’éviter le côté le plus négatif du capitalisme, les rêves ont commencé à se briser très rapidement.

HCO : Vous n’avez pas assumé le rôle de « première dame » comme l’« exige » la tradition protocolaire. Était-ce un simple caprice ? Ou à cause de convictions politiques ?

DM : Je n’ai pas voulu être une « première dame » comme toutes les autres, et en conséquence j’ai refusé le protocole qu’on a voulu m’imposer. J’étais l’épouse du chef de l’État, d’un homme que j’aimais, mais j’étais aussi libre d’avoir mes propres convictions. Je n’allais pas accepter d’être la simple image de la femme française typique, représentative d’un secteur social ; de sourire devant les caméras et les personnalités ; ou de servir d’ornement aux oeuvres de bénéfices. Avant tout, mon rôle devait consister en mon apport pour la construction d’une société juste.

J’ai eu mes critères et mes réflexions politiques, qui ont parfois fait choc avec celles de François. Si le gouvernement n’allait pas sur une       bonne voie, je me devais de le dire, de le critiquer. Je sais que ce n’est pas le rôle d’une « première dame », car normalement elles ne  sont qu’un instrument du pouvoir. Chaque fois que les autres ont voulu s’opposer à mes tâches militantes pour des « raisons d’État », pour n’être pas « diplomatiquement correctes », François m’a soutenue car il voyait qu’elles étaient justes. Il ne pouvait essayer de m’empêcher de faire ce qu’il disait défendre.

HCO : Mme. Mitterrand, vous avez fondé « France-Libertés », qui s’est distinguée par son engagement  politique, social et humanitaire…

DM : Je l’ai fondée non pas dans l’intention d’en faire un contre-pouvoir, ni pour qu’elle serve au pouvoir. Je voulais prendre mes propres initiatives de solidarité politique, indépendantes des desseins du pouvoir, même si je m’attendais qu’avec le gouvernement socialiste nous aurions des objectifs proches. Mais je me suis vite rendu compte que ce ne serait pas facile. Est arrivé le moment où « France-Libertés » voulait aider des populations opprimées, mais le gouvernement socialiste français soutenait d’une manière ou d’une autre leurs bourreaux. Rapidement j’ai dû me poser la question : Jusqu’où peut-on aller sans provoquer d’ « incidents diplomatiques » ?

Dans l’Association s’est présenté pour nous un questionnement qui ne m’a pas du tout plu : sa présidente, épouse du président de la       République, devait-elle respecter la sacro-sainte loi de non-ingérence dans les affaires de l’État, et se priver ainsi de son droit à la solidarité politique et humanitaire, pour ne pas aller à contre-courant ? J’ai continué avec mon projet car je le croyais juste. Alors, même de vieux amis personnels et de lutte ont commencé à m’isoler. Tout le pouvoir et le poids de la diplomatie française ont tenté de m’écraser, usant de tout pour « réparer » mes actions et mes expressions politiques publiques.

J’ai constaté que je ne pouvais pas exercer ma fonction de manière exemplaire si je ne servais pas le marché, le capitalisme. Que mon devoir       n’était pas de me préoccuper des torturés ni des affamés. Que si ceux qui étaient écrasés réclamaient l’éducation, la santé ou du travail, je devais tourner la tête de l’autre côté. J’étais la « première dame » et  je devais aider, avec mes sourires dans les cocktails, à ce que les intérêts commerciaux de la France progressent. Quand j’écoutais au cours de mes visites aux ambassades les discours du « commercialement  correct », où le tout-puissant marché était ce qu’il y avait de fondamental avant la solidarité entre les peuples, cela me donnait l’envie de partir en courant. Je ne pouvais croire que les « bulldozers » du marché pourraient arriver à recouvrir jusqu’aux fondements mêmes de notre culture. Et ils l’ont fait.

Pourquoi un gouvernement qui se disait de gauche ne pouvait-il pas répondre aux attentes qu’il avait créées durant tant d’années dans       l’opposition, tant au niveau national qu’international ? Devait-on accepter les impératifs d’un système mercantile jusqu’à la soumission ?

HCO : Ce système du marché sauvage, du capitalisme, du néolibéralisme, a à sa tête les États-Unis. Est-ce que la France se soumettait aux desseins de ce pays ?

DM : Durant la célébration du Bicentenaire de la Déclaration des droits de l’Homme – juillet 1989 – j’ai pu voir jusqu’à quel point nous étions soumis aux État-Unis. L’État français n’invita pas plusieurs dignitaires, en particulier des Latino-Américains. Comme par hasard c’était ces pays-là que Washington voulait annuler, détruire. Et je ne vais pas citer de noms, mais c’est facile à vérifier. Je me rappelle avoir dit à François : « Jusqu’à quel point allons-nous être dépendants de l’humeur des États-Unis, ne pas pouvoir choisir nos invités pour nos festivités… ? » Ce fut une honte.

HCO : Mme. Mitterrand, si cela arrive en France, vous devez bien savoir ce qu’il en est sous d’autres latitudes…

DM : Je ne suis pas anti-États-Unis,mais je suis avec le peuple de ce pays et non pas avec l’Administration qui le gouverne. Celle qui se sert de ce peuple pour tirer des bénéfices qui servent à quelques uns. Durant toutes ces années de ma vie, spécialement après la Seconde Guerre mondiale, j’ai pu voir comment les États-Unis foulaient aux pieds la liberté et la démocratie des autrespays, particulièrement les pauvres. Ronald Reagan désigna comme terroriste le gouvernement sandiniste du Nicaragua, quand les terroristes, c’était son Administration et cette « contra » qu’il finançait.

J’étais au Nicaragua peu de temps avant qu’ils détruisent la révolution. Fonctionnait encore ce qui avait été atteint au niveau de l’éducation et de la santé, des choses qu’avait le peuple nicaraguayen pour la première fois de son histoire. Je me rappelle que Daniel Ortega me disait : « Daniella, dis à François qu’il ne peut pas nous laisser tomber ; que l’Europe démocratique ne peut pas nous abandonner… ». Je le lui ai dit en effet. Et il n’a pu rien faire : les États-Unis avaient décidé que les sandinistes devaient s’en aller avec leurs plans de développement social, pour faire place au néolibéralisme et au retour de la misère pour le peuple. Tandis que nous,nous étions en train de fêter le Bicentenaire de la Déclaration des droits de l’Homme !

HCO : Au cours de ces mêmes années Washington resserrait le blocus contre Cuba, essayant d’en finir avec la Révolution.

DM : Le Nicaragua ne pouvait compter que sur Cuba. Et Cuba aussi était en train d’être étranglée par l’embargo des États-Unis, qui continue jusqu’à présent et qui n’a eu d’autre but que celui d’en finir avec tout ce qu’il y a de merveilleux que cette Révolution a réalisé au niveau social : quelque chose d’unique en Amérique latine ; presque unique dans un pays du Tiers-Monde.

Quand en 1989 Cuba se trouvait déjà seule face à Washington, car ellen’avait plus l’appui de l’Union soviétique, je m’y suis rendue. À mon       retour j’ai dit à François : « Tu ne peux pas laisser tomber Cuba. Cette Révolution a beaucoup fait pour le peuple. La France ne peut être soumise aux États-Unis. » Il me disait que la France toute seule ne pouvait pas, et qu’en Europe personne ne la suivrait. Que les États-Unis détenaient tout le pouvoir économique, politique et de la propagande, en plus des contre-révolutionnaires de Miami. Je continue       aujourd’hui à dire que cette révolution a mérité de se maintenir, car elle l’a fait et c’est le peuple qui la maintient. Par conséquent les États-Unis n’ont pas pu la faire plier. Je connais Fidel depuis très longtemps. J’ai passé beaucoup d’heures à discuter avec lui, à nous dire ce que nous pensons. Je lui ai fait part de toutes les critiques que j’ai au niveau politique. Une fois je lui ai demandé pourquoi il me supportait.Et il m’a répondu : « Parce que tu es une amie sincère. Et les critiques des amis on les écoute parce qu’elles sont honnêtes, même si nous ne sommes pas d’accord sur certaines choses. »

La dernière fois qu’avec François nous avons reçu officiellement Fidel à Paris, en le saluant je l’ai embrassé publiquement sur la joue. Ce qu’       « interdit » le protocole et les « politiquement corrects ». Mais c’est que non seulement Fidel était notre ami, mais aussi qu’il est latin, et les Latins sont tendres. Ce fut un scandale que la presse me rappelle encore.

HCO : Que pense Mme Mitterrand du président vénézuélien Hugo Chávez et des projets nationaux qu’il essaie de  lancer ?

DM : Je n’ai jamais aimé les militaires. Mais Chávez, avant d’être un militaire est un homme, un être humain, et il est arrivé au pouvoir par la voie démocratique, et au point de gagner plusieurs élections. Chávez, au milieu de tous les obstacles que mettent sur son chemin les États-Unis et l’opposition dirigée par les riches, tente de faire avancer les programmes sociaux qu’il a offerts au peuple. Évidemment, le monde capitaliste lui est tombé dessus car il ne veut pas qu’un président du Tiers-Monde démontre que le peuple peut effectivement participer aux décisions de l’État et à son développement.

Que ce peuple, avec son leader, marche de l’avant pour ne plus être exploité, ni être analphabète et avoir droit à la santé. C’est ce qui se passe au Venezuela malgré tout. À cause de cela ils veulent éliminer,effacer Chávez. Peu leur importe si c’est le peuple qui l’a élu, et qui doit décider s’il doit le soutenir ou l’enlever de là. Il existe une espèce de rage de la grande majorité de la presse mondiale contre Cuba et le Venezuela. Et c’est parce que ces gouvernements veulent être indépendants, souverains, dignes. Cela dérange. N’oubliez pas que les médias sont dirigés par de puissants capitalistes.

HCO : Mme Mitterrand, est-ce que la France est un modèle de démocratie ? Est-ce une puissance mondiale ?

DM : En France on élit et les élus font des lois qu’ils n’ont jamais proposées et dont nous n’avons jamais voulu. Est-ce la démocratie quand après avoir voté nous n’ayons pas la possibilité d’avoir de l’influence sur les élus ? Je ne crois pas que dans aucun des pays qui se disent démocratiques, ceux-là qui croient avoir le droit d’imposer « leur » démocratie aux pays pauvres, il existe la démocratie, à commencer par les États-Unis et la France. La France est une démocratie ? Une puissance mondiale ?

Je le dis en tant que Française : Cela ne veut rien dire. Si on le dit pour les niveaux d’éducation, de la recherche ou la santé, c’est nul.Pour être capables d’aider la paix mondiale, les peuples opprimés ? Nul.

Hernando Calvo Ospina.

http://hcalvospina.free.fr/spip.php?article119

(Traduit par Abacar Fall)

 

 

URL de cet article 15194 http://www.legrandsoir.info/danielle-mitterrand-la-democratie-n-existe-ni-aux-usa-ni-en-france.html

 

 

 
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Publié par le 23 novembre 2011 dans BILLET D'HUMEUR

 

Bouclier antimissile: Moscou menace de déployer des missiles à Kaliningrad

 

MOSCOU – Le président russe Dmitri Medvedev a menacé mercredi de déployer des missiles Iskander dans l’enclave de Kaliningrad aux portes de l’UE, si les Etats-Unis poursuivaient sans concession le déploiement de leur bouclier antimissile en Europe.
Si les autres mesures ne sont pas suffisantes, la Fédération de Russie déploiera à l’ouest et au sud du pays des systèmes offensifs modernes, qui garantiront la destruction des installations européennes de la défense antimissile des Etats-Unis, a déclaré M. Medvedev dans une allocution télévisée.
Une de ces mesures sera le déploiement d’une batterie de missiles Iskander dans la région de Kaliningrad, a déclaré M. Medvedev.
Il a ajouté que des ordres seraient donnés aux forces armées le cas échéant pour mettre sur pieds des mesures assurant si nécessaire la destruction des moyens de détection et de contrôle de la défense antimissile de l’Otan.
Les missiles Iskander sont des missiles balistiques de courte portée, dont le champ d’action de 280 kilomètres pourrait atteindre 500 kilomètres pour certaines versions.
La Russie a déjà menacé à plusieurs reprises par le passé de déployer ces engins dans l’enclave de Kaliningrad, frontalière de la Pologne, l’ancienne Prusse orientale annexée par l’URSS à l’issue de la seconde guerre mondiale.
Moscou exige d’être associé au système antimissile de l’Otan en cours de déploiement en Europe, ou à défaut de recevoir des garanties que celui-ci ne vise pas sa capacité de dissuasion, y compris en ayant accès aux installations de l’alliance pour le vérifier.
M. Medvedev a répété mercredi la proposition de diviser le continent européen en plusieurs zones de responsabilité militaire, une option déjà refusée par l’Otan en 2010.
L’Otan est en train de mettre en place un système antimissile en Europe, pour se protéger, dit-elle, contre des menaces en provenance de pays comme l’Iran.
La Roumanie, la Turquie, la Pologne et plus récemment l’Espagne ont officialisé leur participation à ce système.

AFP

 
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Publié par le 23 novembre 2011 dans BILLET D'HUMEUR

 
 
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