Paris (awp/afp) – Les Bourses européennes ont plongé jeudi à la clôture, plombées par les valeurs bancaires et affolées par la perspective d’un ralentissement de l’économie américaine après la publication d’indicateurs inquiétants outre-atlantique.
A New York, Wall Street accusait également le coup: le Dow Jones perdait 3,13% et le Nasdaq 3,98% vers 16H15 GMT (18H15 HEC).
« En ce moment, il y a beaucoup de fronts ouverts », a estimé Daniel Alvarez, analyste chez XTB, citant la crise de la dette dans l’Union européenne et les chiffres publiés aux Etats-Unis qui n’ont pas rassuré sur les perspectives économiques.
En effet, les ventes de logements anciens ont rechuté lourdement en juillet et l’activité manufacturière de la région de Philadelphie (Nord-est des Etats-Unis) s’est effondrée au mois d’août. Sur le front de l’emploi, les nouvelles inscriptions aux chômage sont reparties à la hausse au cours de la deuxième semaine d’août.
Ces mauvaises nouvelles se sont ajoutées à la note des analystes de la banque Morgan Stanley qui ne tablent plus que sur une croissance de 3,9% dans le monde en 2011 (+4,2% auparavant) et 3,8% en 2012 (+4,5% auparavant).
L’Eurostoxx 50 a reculé de 5,34%.
A la Bourse de Paris, le CAC 40 a lâché 5,48% à 3076,04 points.
Le secteur financier, qui représente 20% de l’indice, a dégringolé, Société Générale dévissant de 12,34% à 21,60 euros, Crédit Agricole de 7,29% à 6,23 euros, et BNP Paribas de 6,76% à 34,21 euros.
Les valeurs cycliques, particulièrement sensibles à la conjoncture, ont également souffert: Peugeot a abandonné 9,06% à 19,18 euros, Renault 7,95% à 26,68 euros, Alcatel-Lucent 8,81% à 2,39 euros et STMicroelectronics 9,14% à 4,28 euros.
A Londres, le Footsie-100 a perdu 4,49%, à 5092,23 points, avec toutes les valeurs dans le rouge.
Les banques ont payé le plus lourd tribut: Barclays a dégringolé de 11,47% à 154 pence, Royal Bank of Scotland de 11,31% à 21,95 pence, Lloyds Banking Group de 9,26% 29,80 pence et HSBC de 5,98% à 509,6 pence.
Les compagnies minières, très sensibles au ralentissement de l’activité mondiale, synonyme d’une chute de la demande de matières premières, ont également bu la tasse : Glencore a lâché 10,01% à 355,45 pence, Xstrata 10,17% à 972 pence, Kazakhmys 8,24% à 958 pence et Vedanta 7,63% à 1.295 pence.
La Bourse de Francfort a abandonné 5,82% à 5602,80 points.
Il s’agit de la plus forte chute journalière depuis 2008 pour l’indice.
Des ventes massives de contrats à terme dont les causes restent incertaines ainsi que des craintes sur la conjoncture mondiale ont marqué la séance.
Les valeurs bancaires ont été particulièrement chamboulées: Commerzbank a perdu 10,42% à 1,90 euro et Deutsche Bank 7,02% à 27,96 euros.
La Bourse de Madrid a terminé en baisse de 4,70% à 8317,7 points.
La première banque espagnole, Santander, a perdu 4,08% à 6,282 euros. BBVA, le numéro deux, a abandonné 5,76% à 6,102 euros et Caixabank 2,30% à 3,53 euros.
La pire chute était enregistrée par le groupe de BTP Abengoa, en baisse de 8,02% à 16,85 euros.
Gamesa, l’un des leaders mondiaux de la fabrication d’éoliennes, qui a déjà souffert ces derniers jours, abandonnait 7,12% à 3,898 euros.
A la Bourse de Milan, le FTSE Mib a plongé de 6,15% en passant sous la barre des 15’000 points à 14’970 points.
Fiat Industrial a dévissé (-13,18% à 6,09 euros), tout comme Fiat (-11,88% à 4,33 euros) et la holding de la famille Agnelli Exor (-9,08% à 15,32 euros).
Les valeurs financières étaient elles aussi à la peine, Banca Intesa enregistrant les plus importantes pertes du secteur (-9,26% à 1,19 euro) suivie par Banco Popolare (-7,69% à 1,2 euro) et Unicredit (-7,41% à 0,65).
La Bourse de Lisbonne a clôturé en baisse de 4,12% à 6030,57 points.
Avec l’ensemble de ses titres dans le rouge, l’indice PSI-20 a été pénalisé surtout par les plongeons du groupe pétrolier et gazier Galp Energia (-6,26%) et de l’électricien EDP (-4,84%).
La BCP, première banque privée portugaise, a dévissé de 4,17%. La BPI a perdu 3,09% et la BES a cédé 2,69%.
La Bourse suisse a perdu 4,15%, avec un indice SMI à 5196 points.
Les valeurs bancaires ont trinqué, avec -8,46% pour Credit Suisse, -8,35% pour UBS et -6,27% pour Julius Baer.
Holcim a aussi dévissé de -8,04%, en raison de résultats semestriels décevants, plombés par la cherté du franc suisse.
ABB a reculé de -6,73%, et Adecco (travail temporaire) de -6,46%.
Nestlé a plutôt bien résisté, avec seulement -3,05%, ainsi que Novartis (-2,79%) et Roche (-2,17%).
L’indice Bel-20 de la Bourse de Bruxelles a chuté de 4,56% à 2151,96 points.
Les financières ont été sévèrement touchées: Dexia a plongé de 13,96% à 1,56 euro, enregistrant la plus forte baisse de l’indice, et Ageas (ex-Fortis) de 8,04% à 1,14 euro.
Les valeurs liées aux matières premières ont également souffert: GDF Suez a perdu 6,30% à 19,40 euros et le groupe de métallurgie Umicore 7,82% à 30,29 euros.
A la Bourse d’Amsterdam, l’indice AEX a perdu 4,47% à 279,58 points, avec toutes les valeurs dans le rouge.
La baisse la plus importante a été enregistrée par le groupe de dragage Boskalis, spécialisé dans l’aménagement portuaire, qui a dévissé de 13,38% à 22,96 euros.
Le bancassureur ING a quant à lui perdu 8,45% à 5,63 euros et l’assureur Aegon 8,48% à 2,91 euros.
La Bourse d’Athènes a fini en chute de 3,38%, l’indice Athex s’établissant à 976,62 points.
Les valeurs bancaires étaient les plus touchées, avec un recul de 4,69%.
La Bourse de Stockholm a lâché 6,73%, celle d’Helsinki 6,45%, celle d’Oslo 5,97% et celle de Copenhague 4,69%.
Les banques Swedbank, SEB et Nordea ont cédé respectivement 8,99%, 8,49% et 7,37%.
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