QUITO – Plusieurs localités proches du volcan Tungurahua dans le centre de l’Equateur ont été évacuées vendredi matin à la suite d’une « grande explosion » ayant entraîné le rejet de lave et de cendres qui auraient pu être dévastatrices, a-t-on appris de sources officielles.
L’éruption s’est produite à 08H47 (13H47 GMT), générant des coulées de lave et des colonnes de vapeur et de cendres, a annoncé dans un communiqué l’Institut géophysique de Quito, qui n’a pas fait état de victimes.
Selon des déclarations à la presse du directeur de l’institut Hugo Yepez, l’activité du volcan s’est cependant calmée à la mi-journée: « l’activité sismique est en baisse ce qui indique aussi qu’il y a moins d’émission », a-t-il expliqué.
Selon la défense civile équatorienne, au moins sept villages situés non loin du volcan ont été évacués avec l’aide des pompiers, de la Croix-rouge et de la police.
A la mi-journée, le nuage de cendre entraîné par l’explosion a atteint la ville de Guayaquil (280 km au sud de Quito) et certains vols ont du être détournés, selon le directeur de l’aéroport de cette ville, Nicolás Romero, qui a précisé que cette mesure ne faisait qu’allonger les trajets d’une vingtaine de minutes.
Les premières informations diffusées faisaient état de possibilités de « coulées pyroclastiques ».
Ce type d’explosion entraîne des jets de gaz et d’éléments solides à haute température montant à un à deux kilomètres dans l’atmosphère, puis retombant en avalanche, sous la forme de coulées avançant à grande vitesse et pouvant être dévastatrices.
« Nous considérons qu’il faut de ce fait mettre en oeuvre le scénario correspondant aux coulées pyroclastiques », c’est-à-dire déclencher l’alerte rouge, avait expliqué l’institut géophysique.
Selon M. Yepez, le Tungurahua, de 5.029 mètres de hauteur et situé à 135 km au sud de Quito, a explosé violemment à plusieurs reprises, ce qui a entraîné un nuage de cendres de 10 km autour du cratère, phénomène expliquant la possible déviation de vols y compris internationaux.
Avant cette alerte, le volcan avait atteint son plus fort pic d’activité en août 2006 et son éruption avait entraîné la mort de sept personnes et la destruction de plusieurs centaines de maisons.
La localité touristique de Banos, situé au pied du Tungurahua, comptant quelque 15.000 habitants, avait du être évacuée de force en 1999, lors de son éveil. Les habitants avaient ainsi été éloignés de leurs maisons pendant plusieurs mois.
(©AFP / 28 mai 2010 22h25)